Agriculture et environnement en Languedoc-Roussillon
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Les haies
fiche 10
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Depuis trente ans, 60% des haies ont disparu, soit 740 000 km dans l'ensemble du pays.

Mal adaptées à la mécanisation et à l'intensification, les haies souffrent de l'agrandissement des parcelles et de la diminution du nombre d'espèces végétales qui les composent. Certaines sont devenues des alignements d'arbres peu propices à la vie sauvage.



Haie riche à 4 strates de végétation : herbe, arbustes bas, arbustes hauts, arbres.

 

Refuges de biodiversité

Dans une haie d'un kilomètre, vivent en moyenne 50 oiseaux de 20 à 40 espèces différentes. Mais elles servent aussi d'abri aux reptiles, aux batraciens et aux mammifères.

Chouette hulotte

Rouge-gorge

Tourterelle des bois

 

 

Les multiples fonctions des haies

Les haies structurent le paysage et leurs rôles sont multiples :

•  régulation des inondations et lutte contre l'érosion, grâce à leur rôle

dans l'infiltration des eaux de ruissellement ;

•  fixation des sols en bordure de talus, de fossés ou de murets ;

•  réservoir d'auxiliaires pour les cultures (voir fiche n° 4) ;

•  gain de productivité : l'effet brise-vent  protège la culture sur 15 à 20 fois la hauteur de la haie et celle-ci peut contribuer à améliorer la précocité de la pousse de l'herbe ;

•  limitation des pollutions par absorption des éléments fertilisants et phytosanitaires lessivés (jusqu'à 85% de l'ammonitrate lessivé peut être absorbé par les haies) ;

•  clôture étanche au bétail et au voisinage ;

•  protection des animaux face aux intempéries, apport d'humidité et de fraîcheur lors des périodes sèches ;

•  réserve de bois et de fourrage sur pied.

 


Recommandations

Implantation

•  Relier la haie à d'autres éléments du paysage (bois, talus…) afin de constituer un maillage favorable aux déplacements de la faune.

•  Implanter la haie perpendiculairement au sens de la pente pour limiter l'érosion lors des fortes pluies.

•  Ne pas éloigner la haie de plus de 75 m du centre des parcelles pour faciliter la colonisation par la faune auxiliaire et préserver l'effet brise-vent.

•  Planter de novembre à mars. Choisir des plants de 1 à 2 ans, les plants âgés ayant plus de difficultés à reprendre.

•  Préférer le paillage végétal au film plastique qui interdit toute vie aux insectes, aux petits mammifères et à la faune du sol.

•  Une haie touffue devient attractive après 4 à 5 ans. Après 8 à 10 ans, elle atteint une hauteur suffisante pour jouer son rôle de brise vent.

Entretien

Pour la diversité animale et végétale, l'entretien de la haie doit être modéré. Une haie trop « propre » n'est pas accueillante pour les auxiliaires ou le gibier. Par exemple :

•  Conserver les arbres vieillissants ou morts riches de champignons, de micro-organismes et d'une faune devenue rare à cause de trop fréquents nettoyages.

•  Conserver les arbustes et un ourlet herbeux car ils offrent le couvert à une faune variée et permettent l'installation de plantes de lisières.

•  Conserver les tas de pierres et les murets pour les reptiles.

•  Conserver des arbres creux car ils accueillent les oiseaux cavernicoles (Chouette chevêche), les chauves-souris et des mammifères (genette).

•  Conserver le bois mort pour les insectes xylophages (mangeurs de bois), ne pas évacuer les feuilles mortes.

Quelles espèces choisir ?

•  Une plantation de 6 à 10 espèces d'arbres acquiert rapidement les caractéristiques des haies naturelles. Les haies trop pauvres sont vulnérables aux insectes et aux maladies.

•  Rechercher les espèces qui abritent des auxiliaires de culture, comme le chêne pubescent, le micocoulier, l'orme et le cornouiller qui favorisent les acariens auxiliaires de la vigne.

•  Choisir les espèces présentes localement, adaptées aux conditions de sol et de climat et qui s'intègrent bien dans le paysage.

•  La végétation secondaire (arbustes, lianes, herbacées) s'installe progressivement. Elle attire la faune, mais il faut éviter toutefois une compétition trop forte. Les essences à fleurs (clématite, chèvre-feuille…) fournissent du pollen utile aux insectes auxiliaires. Une bande fleurie au pied de la haie attire les insectes pollinisateurs. Le lierre donne des fruits précocement et fournit une litière qui active la vie microbienne.

•  On peut implanter des essences à baies pour nourrir les oiseaux et les petits mammifères. Parmi les espèces intéressantes, le prunellier, l'églantier, le sureau, le pommier sauvage…

•  Choisir des espèces éloignées de la famille de la culture en place : des plantes proches ont des maladies et des ravageurs communs. Par exemple, le prunellier ne doit pas être planté à proximité de pruniers, pommiers ou abricotiers.


Expérience

Dans l'ouest du département de l'Aude,  remembré dans les années 70, 120 km de haies principalement brise-vent et  cynégétiques, ont été plantés au cours des dix dernières années dans le cadre de divers projets (FGER, CTE, crédits forestiers…). Réalisés en collaboration avec de nombreuses structures (ASA de l'ouest audois, Chambre d'Agriculture, COSYLVA, DDAF, FDC...) les chantiers de plantation ont été mis en œuvre collectivement, optimisant ainsi la réussite des travaux.

Contact : Ch. d'Agriculture de Aude : B.Leclercq 04 68 11 86 76

En savoir plus

Renseignements  : Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon, 474 Allée Henri II de Montmorency. 34000 Montpellier. Tél : 04 67 29 99 71¦ Chambre Régionale d'Agriculture, Mas de Saporta, 34875 Lattes. Tél : 04 67 20 88 63.

Sources  : CEN L-R ¦ Meridionalis ¦ Bertrand J. 2001, Agriculture et biodiversité, un partenariat à valoriser – ONCFS, Educagri éditions.

Photos  : CEN L-R ¦ Emmanuel Fréri ¦ Geyser.

 
Reproduction autorisée sous réserve de mention de la source : Agriculture et environnement en Languedoc-Roussillon. Conservatoire des Espaces Naturels du L.R., Geyser, Chambres d'Agriculture du Languedoc-Roussillon et Fédération Régionale des Chasseurs. www.agrienvironnement.org. 2005.