Agriculture et environnement en Languedoc-Roussillon
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RESSOURCES


Les prairies humides
fiche 17
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Façonnées par le pâturage et la fauche, elles hébergent le plus souvent une flore et une faune particulièrement riches.

Les prairies humides jouent un rôle déterminant dans la gestion de la ressource en eau.

Elles étalent les crues et ralentissent les flux vers les vallées en stockant, puis en restituant l'eau progressivement.

Elles jouent également un rôle d'épuration en piégeant des éléments polluants et en libérant ainsi des eaux de bonne qualité.


Prairie à orchidées

 

Des milieux à préserver
Les prairies humides semi-naturelles et les prés salés méditerranéens sont considérés comme des milieux biologiques de grande importance au niveau européen. On y trouve des espèces rares ou même très rares.

Bellevalia de Rome

Isoète de Durieu

Orchis punaise

 

Territoire des batraciens et des oiseaux

Les prairies humides accueillent une flore exceptionnelle et de nombreux insectes (criquets, scarabées, papillons…) ainsi que des insectivores qui y chassent et se reproduisent : libellules, araignées, oiseaux, chauve-souris, batraciens.

Elles constituent le territoire privilégié des oiseaux d'eau (Aigrette garzette, Héron garde-bœuf, Canard colvert, Tadorne de Belon, Echasse blanche, Bécassine des marais…) ainsi que des passereaux et des oiseaux de plaine (Tarier des prés, Bruant des roseaux, Pie-grièche, Perdrix, Rollier d'Europe, Guêpier d'Europe…).

Différentes sortes de prairies humides

Les milieux suivants, inondés temporairement, peuvent être considérés comme des prairies humides :

•  les prés salés à Graminées et Joncs, Carex ou Scirpes, sur sols plus ou moins salés, en bordure des lagunes et pouvant être inondés de l'automne au printemps ;

•  les pelouses d'arrière-dunes littorales, inondées en hiver et se desséchant en été ;

•  les prairies naturelles riches en légumineuses de la plaine littorale ;

•  les prairies grasses sur sol alluvial des vallées et des basses plaines irriguées supportant le dessèchement estival ;

•  les prairies à Jonc de plaine en périphérie de marécages littoraux.

La présence de l'eau et de conditions salées en zone littorale est à l'origine de sols particuliers et du développement de faune et de flore d'un grand intérêt biologique.

 


Recommandations

Des milieux en danger

Plus de la moitié des prairies inondables de France ont disparu depuis les années soixante du fait de l'intensification agricole et de l'urbanisation.

Celles qui restent sont souvent appauvries par le drainage et les intrants qui modifient la flore. D'autres disparaissent sous les broussailles en cas d'abandon de la fauche et du pâturage. Le maintien de pratiques agricoles adaptées leur est indispensable.

Une gestion peu intensive

Pour conserver la richesse des prairies humides, il est primordial de :

•  ne pas perturber la circulation de l'eau par drainage ou remblaiement ;

•  limiter strictement les fertilisants et les traitements ; l'intensification des pratiques agricoles est responsable d'une diminution importante de la diversité végétale ;

•  éviter labour et semis, très destructeurs et souvent peu efficaces, la végétation existante étant la plus adaptée aux conditions du milieu ;

•  préserver de grandes parcelles contiguës pour que la gestion de la ressource en eau soit efficace.

Restauration

En cas de dégradation :

•  restaurer la prairie par sursemis dans les zones éclaircies, afin de préserver la végétation d'origine tout en l'améliorant.

•  rétablir le fonctionnement hydraulique par comblement des fossés et des drains, par la mise en place d'un bouchon à l'aval et la création de barrages seuils.

Indispensable élevage

La végétation est modifiée par le pâturage et la fauche, ce qui permet de préserver la diversité de la prairie, d'éviter son embroussaillement et d'améliorer ses qualités fourragères.

•  Pâturage  : possible entre mai et octobre quand la portance des sols est suffisante, hors des périodes d'inondation et de ressuyage. Le chargement instantané doit être modéré : de 0,5 à 1 UGB par hectare.

•  Fauche  : à partir de début juin, après la floraison et la nidification des oiseaux. Faucher du centre vers la périphérie pour laisser fuir les animaux.

Estimation du coût de la perte de fourrage dû à la fauche tardive : de 45 à 150 €/ha.

 

En savoir plus

Renseignements  : Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon, 474 Allée Henri II de Montmorency. 34000 Montpellier. Tél : 04 67 29 99 71¦ Chambre Régionale d'Agriculture, Mas de Saporta, 34875 Lattes. Tél : 04 67 20 88 63.

Sources  : CEN L-R ¦ Meridionalis ¦ Braun – Blanquet J. et al ., 1952, Les groupements végétaux de la France Méditerranéenne. CNRS (Ed.), Paris, 296p. ¦ Colas S., Hébert M. et al. – Guide d'estimation des coûts de gestion des milieux naturels ouverts. Espaces Naturels de France, programme LIFE Environnement « Coûts de gestion ».

Photos  : CEN L-R ¦ X. Rufray ¦ T. Gendre ¦ Parc National de Port-Cros.

 
Reproduction autorisée sous réserve de mention de la source : Agriculture et environnement en Languedoc-Roussillon. Conservatoire des Espaces Naturels du L.R., Geyser, Chambres d'Agriculture du Languedoc-Roussillon et Fédération Régionale des Chasseurs. www.agrienvironnement.org. 2005.